« Les apnées du sommeil, qu’elles soient modérées ou sévères, toucheraient de 15% à 20% de la population »¹.
Les apnées du sommeil affaiblissent, à long terme, le cœur et entraînent une augmentation des risques des maladies cardio-vasculaires et des accidents vasculaires cérébraux. Les apnées du sommeil impactent donc directement l’espérance de vie des personnes.
L’utilisation d’un appareil est généralement recommandée. Malheureusement de nombreuses personnes ressentent des difficultés à intégrer l’appareil dans leur quotidien.
La sophrologie a pour objectif d’amener la personne à vivre sereinement le traitement contre les apnées du sommeil en lui apprenant à intégrer positivement la présence de l’appareil et gagner ainsi des années de vie en toute sérénité.
SAOS ou SAHOS
Le Syndrome d'Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) est une obstruction intermittente partielle ou totale des voies aériennes supérieures qui perturbe la ventilation au cours du sommeil. Chez l'enfant l'obstruction survient principalement lors du sommeil paradoxal.
Le Syndrome d'Apnées-Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS) se caractérise par la survenue, pendant le sommeil, d'épisodes anormalement fréquents d'interruptions de la ventilation (apnées), ou de réductions significatives de la ventilation (hypopnées)
SAOS et SAHOS sont en fait 2 dénominations qui s’utilisent très souvent indistinctement.
Apnées du sommeil, la nuit et le jour
Les symptômes du Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil ( SAOS) ou du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) apparaissent pendant la nuit et ont un retentissement important sur la journée. Plusieurs d'entre eux peuvent être présents et impactent considérablement l’espérance de vie de la personne.
Au cours de la nuit
- Un ronflement sévère est constaté dans 95 % des cas. Il est intense et présent chaque nuit, depuis longtemps.
- Des pauses ou arrêts respiratoires durant le sommeil sont constatés par l'entourage.
- Des épisodes de respiration haletante pendant le sommeil peuvent être présents.
- La personne a un sommeil agité, entrecoupé de micro-éveils à répétition. Les réveils en sursaut, s'accompagnent d'une sensation d'asphyxie ou d'étouffement.
- L'agitation au cours du sommeil accompagnée de mouvements incontrôlés ainsi que de sueurs nocturnes
- Des cauchemars sur des thèmes d'asphyxie, de chute ou de mort imminente parfois des insomnies sont présents.
Le sommeil est donc perçu comme non réparateur.
D’autres troublent sont également associés à l’apnée du sommeil
- Un besoin d'uriner plusieurs fois au cours de la nuit (nycturie) perturbe le sommeil.
- Des troubles de l'érection ou une diminution de la libido sont fréquents et disparaissent généralement lorsque le syndrome d'apnées du sommeil est traité.
Le syndrome d’apnées du sommeil impacte également le quotidien
- ,Une somnolence diurne. Dans la journée, la personne souffrant d’apnée du sommeil s'endort dès que son activité se réduit, à n'importe quel moment et plus particulièrement après les repas. Cette somnolence peut être légère ou plus grave, avec des endormissements involontaires lors de réunions, lors d'un repas, de la conduite automobile...
- La fatigue (asthénie) est souvent importante, pouvant aller jusqu'à l'épuisement. Cette fatigue s’accompagne assez rapidement de difficultés de concentration, de mémorisation ainsi que de troubles de l’humeur, et de maux de tête surtout le matin.
Apnées du sommeil : On consulte son médecin !
Il existe de nombreux tests pour évaluer la présence et la sévérité du syndrome d’apnées du sommeil. Vous pouvez cependant avant votre consultation vous autoévaluer grâce à la fiche pratique Échelle de somnolence d'Epworth (PDF) sur le site reseau-morphee.fr.
Un examen ORL qui recherchera un obstacle sur les voies aériennes : langue, luette ou amygdales volumineuses, nez bouché, mandibule trop petite par rapport au maxillaire supérieur...
La recherche des facteurs de risque cardiovasculaire souvent associés à l'apnée du sommeil, en particulier une hypertension artérielle et un surpoids par le calcul de l'IMC et la mesure du tour de taille.
Si l'apnée du sommeil est suspectée, des examens complémentaires seront prescrits, notamment un bilan du sommeil. Celui-ci est souvent pratiqué dans des unités du sommeil, où l’on réalise diverses mesures objectives grâce à des enregistrements du sommeil.
La polygraphie ventilatoire nocturne enregistre, sur une durée d'au moins 6 heures, l'électrocardiogramme, les mouvements respiratoires et le débit d'air entrant et sortant par les narines. Un capteur placé au niveau d'un doigt permet d'analyser la saturation du sang en oxygène et donc de détecter des baisses de saturation lors des apnées.
La polysomnographie est un enregistrement du sommeil réalisé soit sur une nuit, soit sur une nuit et une journée. Il peut se faire durant une hospitalisation nocturne.
Cet examen permet, en plus des enregistrements précédents (électrocardiogramme, mouvements respiratoires, débit d'air entrant et sortant par les narines et mesure de la saturation du sang en oxygène), d'analyser la qualité du sommeil, grâce à l'enregistrement de plusieurs paramètres, obtenu à l'aide d'électrodes placées au niveau du crâne et de différentes parties du corps.
Ces données vont permettre de suivre et d'identifier les différentes phases du sommeil et sa qualité : micro réveils, sommeil perturbé et fragmenté, présence de pauses respiratoires, mouvements périodiques des membres inférieurs...
La polysomnographie confirme le diagnostic d'apnées du sommeil, en évalue la gravité (nombre, durée et gravité des apnées et hypopnées) et analyse leur retentissement sur le sommeil.
L'importance du syndrome d'apnées du sommeil se mesure au nombre d'apnées/hypopnées par heure de sommeil (IAH ou indice d'apnées/hypopnées).
Entre 5 et 15, l'apnée du sommeil est légère.
Entre 16 et 30, l'apnée du sommeil est modérée.
Si l'indice d'apnées/hypopnées (IAH) est supérieur à 30, l'apnée du sommeil est sévère.
Apnées du sommeil, et l’espérance de vie diminue !
Le syndrome d'apnées du sommeil altère la qualité de vie en raison des troubles de la vigilance dans la journée, la somnolence diurne, la difficulté à exécuter les tâches quotidiennes, les problèmes de mémoire et de concentration et les troubles de l'humeur... Les accidents de la route, de la vie domestique et du travail sont plus nombreux.
Le SAOS (Syndrome d'Apnées Obstructives du Sommeil) a également des répercussions graves sur la santé. Il impacte directement l’espérance de vie du patient.
À court terme, le manque répété en oxygène entraîne des troubles du rythme cardiaque (arythmie ventriculaire, fibrillation auriculaire...)
À moyen et long terme, l'apnée du sommeil entraîne une augmentation du risque cardiovasculaire : Hypertension artérielle², maladie coronaire avec un risque d’infarctus, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque. Un diabète de type 2, un surpoids ou une obésité sont souvent associés aux apnées du sommeil ainsi qu'un syndrome métabolique **.
Les apnées du sommeil ont, comme on peut l’observer, un retentissement négatif sur l’espérance de vie du patient. C’est pourquoi il est essentiel de diagnostiquer et gérer au plus vite ce syndrome.
Les appareils au secours des patients
En fonction de l’origine des troubles du sommeil différents traitements³ peuvent être prescrits :
Certaines interventions chirurgicales seront recommandées en cas de ronflements importants associés aux apnées du sommeil comme l’ablation des amygdales ou une réduction du voile du palais.
Le traitement généralement proposé est la machine à Pression Positive Continue (PPC) et parfois l’Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM)
La machine à Pression Positive Continue (PPC) envoie de l’air ambiant sous pression dans les voies respiratoires de façon continue, par l’intermédiaire d’un masque posé sur le nez et parfois sur la bouche, afin d’éviter les apnées.
L’Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM) est prescrite dans le cas de ronflements importants, de légères apnées du sommeil, ou lorsque le traitement par PPC n’est pas supporté. Cet appareil dentaire composé de deux parties, ajustées sur les mâchoires inférieures et supérieures, et d’un système de levier, permet l’avancée de la mâchoire inférieure afin de dégager le fond de la gorge et ouvrir les voies aériennes supérieures.
Malheureusement certaines personnes éprouvent des difficultés à intégrer l’appareil dans leur quotidien car les inconforts ressentis (sécheresse buccale, sensation d’oppression, tensions dans les mâchoires, etc.) lors de l’utilisation des appareils et la gêne engendrée par tout l’équipement perturbent la qualité de leur sommeil.
La honte est également un facteur de rejet de l’appareil.
La sophrologie pour mieux vivre ses apnées du sommeil et son appareil
La sophrologie est un outil adapté pour aider les personnes souffrant du SAOS, de plus en plus proposée par les médecins à leurs patients.
Dans un premier temps, les exercices de sophrologie permettent d’évacuer les tensions et les sensations désagréables générées par l’appareillage.
La patient apprend également à se libérer des peurs et des croyances et pensées négatives liées notamment au port de l’appareil (étouffement, regard du conjoint, etc.)
Des exercices adaptés contribuent à diminuer le stress qui accompagne ou amplifie les troubles et participe ainsi à l’amélioration de la qualité de vie.
Elle permet également à la personne souffrant d’apnées du sommeil de redevenir actrice de son bien-être en favorisant l’acceptation des appareillages de nuits.
Grâce à des exercices doux associés à la respiration contrôlée mais aussi à des visualisations positives proposées par l’accompagnement sophrologique, le patient pourra retrouver un état de sérénité au coucher et intégrer positivement la présence de l’appareil favorisant ainsi son mieux-être et l’allongement de son espérance de vie.
Sources :
Ameli https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/apnee-du-sommeil/comprendre-apnee-sommeil
Sophrologie et sommeil, Catherine Aliotta, Interéditions, 2019
¹ Marie-Pia d’Ortho (cheffe du service des explorations fonctionnelles multidisciplinaires à l’hôpital Bichat) lors du congrès du sommeil à Lille le 25 novembre 2020. Parmi les plus de 65 ans, 30,5% seraient concernés..
²« Environ 50% des personnes souffrant d’hypertension artérielle sont porteur d’un SAOS » Michel Billard , Yves Dauvilliers, Les troubles du sommeil, Elsevier Masson, 2012
³Une personne est atteinte de syndrome métabolique lorsqu’elle présente une obésité abdominale (c’est-à-dire un tour de taille > à 94 cm chez les hommes et > à 80 cm chez les femmes) associée à au moins 2 des facteurs suivants :
- un taux élevé de triglycérides. Il est alors = ou > à 1,7 mmol/L, l’équivalent de 150 mg/dL
- un faible taux de cholestérol HDL, aussi appelé « bon » cholestérol. Il est alors < à 1,03 mmol/L (40 mg/dL) chez un homme et < à 1,29 mmol/L (50 mg/dL) chez une femme
- une hypertension artérielle. La tension artérielle, également appelée « pression » artérielle, est > ou = à 130 mmHg pour la pression artérielle systolique et à 85 mmHg pour la pression artérielle diastolique ;
- un taux élevé de glycémie veineuse. À jeun, ce taux est alors = ou > à 5,6 mmol/L (100 mg/L). C’est le diabète de type 2.